La folie humaine

Si l’on y regarde de près, l’on se rend compte que toutes les souffrances, toutes les guerres, les attentats, les discordes, les stratégies… se basent sur des croyances.
La croyance que tel acte, tel objet, telle attitude, telle réponse, etc. est « la bonne » ou à tout le moins la meilleure. L’idée que ce sera mieux si... ou quand… L’idée que tel ou tel acte ou telle ou telle parole sont absolument inexcusables, prouvent telle ou telle chose, etc.

En réalité, les croyances ne sont que des pensées crues (du verbe croire)… et fallacieuses.
Or, ces pensées ne demandent pas à être crues.
Sont-elles vraies ? D’où proviennent-elles ? Les pensons-nous (y a-t-il un "penseur des pensées") ou apparaissent-elles spontanément ?
Le plus souvent, nous ne nous posons pas ces questions. Les pensées apparaissent, et certaines sont crues, d’office, automatiquement, sans aucun recul. Conditionnées certes par notre éducation, notre entourage, notre milieu, etc.

Les terroristes de Paris ne font pas exception à cette règle. Ils sont tout simplement « drogués aux pensées crues » pourrait-on dire.
Ils croient défendre un bel idéal contre le mal,pouvoir trouver ou apporter un soulagement à « leurs frères », nous donner un leçon bien méritée, ou peut-être même trouver le bonheur ou la rédemption, un paradis dans l’au-delà.

Mais qu’en est-il de nous et de nos réactions ? Combien d’entre elles sont dues à nos propres pensées crues ?
Pouvons-nous nous arrêter et regarder un instant de ce côté-ci ?

Imaginons un instant ne plus avoir aucune pensée crue.
Imaginons un instant un monde où plus aucun humain n’aurait de pensées crues.
Quelles en seraient les conséquences ?
Une paix naturelle ne serait-elle pas immédiatement présente ? Quoi d’autre ?

Bien souvent, les croyances nous apparaissent comme des vérités, évidentes… pour nous. Pas une seule seconde remises en question. Et cela vient nourrir des réactions en cascades de tous types : celles auxquelles nous assistons tous les jours, et pas seulement lors d’événements aussi dramatiques que les attentats qui viennent de se produire.

Bien sûr, l’amour et la compassion pour tous ceux qui souffrent aujourd’hui de la mort d’un proche est très présente. Je suis avec eux par le Coeur. Comment pourrait-il en être autrement ?
Mais elle s’accompagne ici de la compassion pour ceux qui perpétuent de tels actes. Quelle dose de malheur faut-il endurer pour en arriver à de telles extrémités ? Combien de pensées crues à tort ? Et avec quelle intensité ?
Il ne s’agit pas d’excuser quoi que ce soit, encore moins de cautionner. Tout cela est simplement accueilli, inconditionnellement, par cet amour inconditionnel qui ne peut être un vain mot.

Amour impersonnel, et aussi sentiment d’impuissance, très personnel. L’un de ceux qui pourraient faire prendre un fouet pour chasser les marchands du temple. L’envie de hurler : mais quand allons-nous arrêter de croire stupidement en toutes ces pensées qui apparaissent ? Quand allons-nous enfin cesser de partir avec elles comme si elles étaient aussi vitales que la prunelle de nos yeux ?
Il est vu, su, que le cercle vicieux ne prendra pas fin tant que chacun n’aura pas réalisé l’absurdité, la folie qui consiste à croire aux pensées dites « discursives », qui semblent parler de la réalité mais ne font que raconter une « histoire » construite de toutes pièces, aux conséquences dramatiques : l'histoire de « moi », individu séparé. Histoire d’une pensée-moi, crue à tort.

Puis la Paix et le sourire. Retour à Ce qui Est.
Il est aussi vu et su que l’univers entier et tout ce qui s’y passe ne fait qu’apparaître, est aussi illusoire que le rêve de la nuit dernière.

Alors, simultanément, Paix, Amour, Compassion, Sourire, Tranquillité, Prière.
Prière pour que cette folie humaine cesse, le Coeur ouvert, libre, et en paix.